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Raison suffisante

 » Cette conception de la « raison suffisante », fort différente des conceptions philosophiques ou théologiques s’enferme la pensée occidentale, résout d’ailleurs immédiatement bien des questions devant lesquelles celle-ci doit s’avouer impuissante, et cela en opérant la conciliation du point de vue de la nécessité et de celui de la contingence ; nous sommes ici, en effet, bien au-delà de l’opposition de la nécessité et de la contingence entendues dans leur acception ordinaire ; mais quelques éclaircissements complémentaires ne seront peut-être pas inutiles pour faire comprendre pourquoi la question n’a pas à se poser en métaphysique pure.  » – René Guenon – LES ÉTATS MULTIPLES DE L’ÊTREConnaissance et conscience – Page 1893 -Tout Guenon en PDF – Télécharger : rene-guenon-tout guénon-v2

« L’être contingent peut être défini comme celui qui n’a pas en lui-même sa raison suffisante ; un tel être, par conséquent, n’est rien par lui-même, et rien de ce qu’il est ne lui appartient en propre. Tel est le cas de l’être humain, en tant qu’individu, ainsi que de tous les êtres manifestés, en quelque état que ce soit, car, quelle que soit la différence entre les degrés de l’Existence universelle, elle est toujours nulle au regard du Principe. Ces êtres, humains ou autres, sont donc, en tout ce qu’ils sont, dans une dépendance complète vis-à-vis du Principe, « hors duquel il n’y a rien, absolument rien qui existe » ; c’est dans la conscience de cette dépendance que consiste proprement ce que plusieurs traditions désignent comme la « pauvreté spirituelle ». En même temps, pour l’être qui est parvenu à cette conscience, celle-ci a pour conséquence immédiate le détachement à l’égard de toutes les choses manifestées, car il sait dès lors que ces choses aussi ne sont rien, que leur importance est rigoureusement nulle par rapport à la Réalité absolue. Ce détachement, dans le cas de l’être humain, implique essentiellement et avant tout l’indifférence à l’égard des fruits de l’action, telle que l’enseigne notamment la Bhagavad-Gîtâ, indifférence par laquelle l’être échappe à l’enchaînement indéfini des conséquences de cette action : c’est l’« action sans désir » (nishkâma Karma), tandis que l’action avec désir » (sakâma Karma) est l’action accomplie en vue de ses fruits. » – René Guenon – « Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le Taoisme – El Faqru – » – Page 11 de Tout Guenon en PDF -Télécharger : rene-guenon-tout guénon-v2 –