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« L’intelligence qui réside dans le cœur étant ainsi méconnue, et la raison qui réside dans le cerveau ayant usurpé son rôle illuminateur, il ne restait plus au cœur que la seule possibilité d’être le siège de l’affectivité ; et c’est ainsi que Pascal entend déjà le « cœur » au sens exclusif de « sentiment ». D’ailleurs, il est arrivé ceci : le monde moderne a vu naître une autre tendance solidaire du rationalisme et qui en est comme la contre-partie, ce que nous pouvons
appeler le « sentimentalisme », c’est-à-dire la tendance à voir dans le sentiment ce qu’il y a de plus profond et de plus élevé dans l’être, à affirmer sa suprématie sur l’intelligence ; et une telle chose n’a pu se produire que parce que l’intelligence avait été tout d’abord réduite à la seule raison. En cela comme en beaucoup d’autres domaines, les modernes ont perdu la notion de l’ordre normal et le sens de toute vraie hiérarchie ; ils ne savent plus mettre chaque chose à sa juste place ; comment s’étonner que tant d’entre eux ne puissent reconnaître le « Centre » véritable vers lequel devraient s’orienter toutes les puissances de l’être ? » – Tout Guenon – ÉCRITS POUR REGNABIT – Le Cœur rayonnant et le Cœur enflammé – Page 550 – Télécharger : tout-guenon-et-tuto –