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Aporie

 » On nomme Aporie (en grec aporia, absence de passage, difficulté, embarras) une difficulté à résoudre un problème. Pour Aristote, c’est une question qui place le lecteur ou l’auditeur dans l’embarras pour trancher entre deux affirmations. Le sens actuel d’aporie est plus fort et concerne tout problème insoluble et inévitable. Pour prendre une image en relation avec l’étymologie du mot, on peut dire aussi que l’aporie est une impasse dans un raisonnement procédant d’une incompatibilité logique. La pensée aporétique peut chercher à dépasser les contradictions, comme chez Aristote ; elle est alors dialectique et se distingue du scepticisme, de l’agnosticisme, ou du sophisme : dialectique met à plat des points de vue différents pour en permettre une synthèse ; le scepticisme se borne à ne pas trancher tant que les conditions ne sont pas réunies pour le faire ; l’agnosticisme veut ignorer ce que nous ne pouvons connaître (du moins tant que nous ne pouvons pas le connaître) ; le sophisme ne constitue pas une école de pensée, mais un modèle de raisonnement basé essentiellement sur l’éloquence afin de séduire la masse et ce dans le but d’œuvrer pour le bien d’une minorité ou de faire passer un message qui ne correspond pas à la réalité (intentionnellement ou non) ; l’aporie se borne à constater que ce qui est (voir aussi existentialisme). On nomme aporétique un système construit sur une ou des aporie(s). L’éducation fonctionne dans l’aporétique de la maîtrise et de l’autonomie : l’éducateur veut maîtriser son enseignement mais son but est aussi que l’élève devienne autonome. Ces deux intentions coexistent et se concurrencent mais si l’une « l’emportait sur l’autre » (quel que soit d’ailleurs le sens qu’on puisse donner à ce terme) il n’y aurait plus d’éducation possible, ou plus le même type d’éducation — en tout cas d’après Jacques Derrida. Toutefois, les deux intentions ne coexistent plus si l’enseignant se positionne comme un médiateur. Dans ce cas, l’enseignant se situe entre le savoir et les élèves et son rôle est de rendre le savoir accessible aux élèves et ces derniers de savoir les impliquer dans l’apprentissage. Cet exemple est dû à Banesh Hoffmann, dans son livre L’étrange histoire des quanta : L’élève : « La lumière est-elle une onde ou une particule ? » – Le professeur : « Oui » – Autre exemple de conduite d’un raisonnement de type aporétique – visant à déstabiliser, confondre, en toute logique, même si la réalité peut être toute autre. L’application qui est montrée ici est sophiste non rhétorique. Ce dialogue rapidement reconstitué est inspiré du film français Garde à vue : – Vous dites que vous ne vous souvenez pas de ce que vous avez fait ce soir . – OuiComment alors pouvez-vous être sûr de ne pas avoir fait ce qu’on vous reproche ? – En effet, je ne le peux pas. – Vous reconnaissez cependant que les éléments que l’on vous présente sont vrais ? – Oui. – Comme vous ne vous souvenez de rien, vous convenez qu’il est tout à fait possible que vous soyez l’auteur de ce dont on vous soupçonne ? … Socrate était également un fin utilisateur du mode de raisonnement de type aporétique. L’échange qui est présenté dans l’Apologie de Socrate en est une illustration tout aussi confondante. – http://fr.wikipedia.org/wiki/Aporie

– École d’Athènes – Platon doigt vers le haut Aristote main horizontale –

 » Se dit d’une question logiquement insoluble.  » – Média Dico –

Exemple : « Quadrature du cercle »

Voir – Vicariance –