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« Il importe de remarquer que la Bible hébraïque admet cependant la validité du sacrifice non sanglant considéré en lui-même : tel est le cas du sacrifice de Melchisédech, consistant en l’offrande essentiellement végétale du pain et du vin ; mais ceci se rapporte en réalité au rite du Soma védique et à la perpétuation directe de la « tradition primordiale », au-delà de la forme spécialisée de la tradition hébraïque et « abrahamique », et même, beaucoup plus loin encore, au-delà de la distinction de la loi des peuples sédentaires et de celle des peuples nomades ; et il y a là encore un rappel de l’association du symbolisme végétal avec le « Paradis terrestre », c’est-à-dire avec l’« état primordial » de notre humanité. – L’acceptation du sacrifice d’Abel et le rejet de celui de Caïn sont parfois figurés sous une forme symbolique assez curieuse : la fumée du premier s’élève verticalement vers le ciel, tandis que celle du second se répand horizontalement à la surface de la terre ; elles tracent ainsi respectivement la hauteur et la base d’un triangle représentant le domaine de la manifestation humaine. « – René Guenon – LE RÈGNE DE LA QUANTITÉ ET LES SIGNES DES TEMPS – Caïn et Abel – Tout Guenon en PDF – Page 1362 note de bas de page N°1 – Ou Page 147 note de bas de page N°4 Tradition NRF Gallimard -1992 –