∴
« On peut envisager Trois Grades Initiatiques, dont Chacun pourrait d’ailleurs se subdiviser en une Multiplicité Indéfinie de Stades ou de Degrés spéciaux :
1° le Brahmachârin, c’est à-dire l’étudiant Qui Aspire à l’Initiation ou Seconde Naissance ;
2° le Dwija (deux fois Né), Qui a reçu cette Initiation, par laquelle se Confère le Caractère d’Ârya ;
3° le Yogi, Qui, considéré dans cet Etat, est, comme nous l’avons dit, Jivanmukta (Délivré dans la Vie). Le Yogi peut, d’ailleurs, accomplir différentes Fonctions :
– Le Pandit est Celui Qui Enseigne, et alors il a plus particulièrement le Caractère de Guru (Maître Spirituel) par rapport au Brahmachârin qui est son Chéla (Disciple régulier) ;
– Le Muni est le Solitaire, non au sens vulgaire et Matériel du Mot, mais Celui Qui, Concentré en Soi-même, Réalise dans la Plénitude de son Être la Solitude Parfaite, Qui ne laisse Subsister en l’Unité Suprême aucune Distinction de l’Extérieur et de l’Intérieur, ni aucune Diversité Extra-Principielle quelconque : c’est Là le dernier des Quatre Bonheurs désignés par la Tradition extrême-Orientale » – « La constitution de l’être humain et son évolution posthume selon le Védânta », publié dans La Gnose en 1911 et signé Tau Palingénius – René Guenon tout guenon -page 2148 – Télécharger « rene-guenon-tout guénon-v2 » –
« Si nous en croyons le vedanta hindou lui-même, le terme le plus important sur un chemin d’éveil est le mot « Libération », qui traduit aussi bien le sanscrit Moksha que le sanscrit Mukti. Certains textes traduisent par « Émancipation » ; pourquoi pas ? Si le but ultime proposé aux êtres humains est une certaine « Libération », vous pouvez vous demander de quelle Libération il s’agit. Qu’est-ce qui doit être libéré et de quelle prison ou de quelle servitude ? Il est facile d’entendre le mot « Libération » ou d’apprendre que les sages, en Inde, sont désignés par l’appellation de Jivanmukta, « libérés dans cette vie ». Il est un peu plus difficile de se rendre compte par soi-même et pour soi-même de quelle Libération il s’agit exactement. Bien sûr, vous allez répondre : c’est ma Libération ; mais encore ? Qui, vous ? Et libéré de quel esclavage ? Il y a une approche psychologique à cette question, c’est celle qui vous amène à voir de mieux en mieux tous vos conditionnements. Mais Swâmiji (Swâmi Prajnânpad) nous propose aussi une définition de la Libération plus originale et qui nous introduit au cœur de l’approche hindoue de la vérité : « To get rid of all matter, both gross and fine, is the essence of the quest. » Ces termes sont éloquents : « Se débarrasser de toute matière, aussi bien subtile que grossière, est l’essence de la recherche. » Ou, si vous préférez : « Être libéré, c’est être délivré de toute matière grossière ou subtile. » Qu’est-ce qu’une matière subtile, quelle différence y a-t-il entre une matière grossière et une matière subtile ? En quoi est-ce que ma servitude, c’est d’être prisonnier de la matière, grossière ou subtile, et comment puis-je en être libre ? Si nous voulons préciser cette définition, nous pouvons dire, mais ce ne sera peut-être pas beaucoup plus clair pour vous : « être libre de toute identification à la matière grossière ou subtile »… La Libération c’est la Libération par rapport à toute mesure quelle qu’elle soit. – Arnaud DESJARDINS – « Au delà du moi » – Editions de la table ronde. – Télécharger : Arnaud Desjardins – A la Recherche du Soi – II. Au-delà du Moi
Voir – Monachos – Illumination – Mufti –