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Abd

« En langue Arabe, le mot « Abd » signifie serviteur, adorateur, captif, appartenant à, relié à… . Il dérive d’un verbe signifiant adorer, vénérer . On le trouve dans la composition des nombreux prénoms arabes qui se réfèrent aux multiples noms de Dieu, comme Abd Allah (serviteur de Allah) ou Abdel Karim (serviteur du Généreux), Abdel Hakim (serviteur du Sage).
Sachant que dans l’islam Dieu ou Allah est dénommé sous de nombreux qualificatifs et attributs (99 au total) qui lui sont réservés. Un musulman ne doit les utiliser que si ils sont préalablement précédés de la racine « Abd » . Ceci afin d’éviter l’adoration ou le service à d’autre personnes ou entités que Dieu dont nous sommes ses êtres et serviteurs . L’islam est venue en rupture des différente pratique idolâtres, animistes et autre (hormis celles relevant religions du livre qui sont reconnues par le Coran). « Il n’y a de Dieu et de soumission qu’à Dieu et Mohamed est son prophète » . De plus l’islâm a interdit toute représentation de la personne dessins peintures statuts totems susceptibles de rappeler les anciennes pratiques d’adoration ou de conférer à d’autres entités ou personnes la faculté d’être adorer ou d’y être subordonner ou soumise. (On n’est pas loin de l’impersonnalité dès lors ou sans l’attribut d’un des noms de dieu l’individu n’est pas reconnu ,n’est pas personnalisé. L’individu est relié en tant que être ou personne à dieu dont il relève et dont il est le serviteur car il lui est soumis… sens de l’Islam : se soumettre à Dieu ). Musulman veut dire aussi celui qui s’est soumis à Dieu.  » – Hocine BAB∴ : Echanges épistolaires, complémentaires sur « impersonnalité » et « Sir » – avec Remi ALCINA – 

«Certes, René Guénon, assis en tailleur devant moi, en train de manger avec précautions un pigeon frit qu’il tient entre ses doigts, n’a jamais prétendu à la direction spirituelle, moins encore à la sainteté. Mais jamais je n’ai eu à tel point le sentiment du coup de gomme du sacré sur un visage. L’homme, dans son effacement, était en-deçà ou au-delà de l’individuel, et ceci jusque dans le détail le plus banal. Comment le nommer en parlant de lui avec sa famille ? Est-ce M. Guénon ou bien le cheik Abd el-Wahid, le père de Leila et Khadija, les fillettes qui courent dans le jardin ? J’en suis encore à me demander si sa femme, la fille du cheik Mohammed Ibrahim, était consciente de l’existence de M. René Guenon, fils de Jean-Baptiste Guénon, architecte à Blois, et de Madame née Jolly.
«Béni soit Celui qui efface les noms, prénoms et surnoms.» Tout résidu psychique ou mental était aboli, il ne restait plus qu’une âme d’une transparence totale. Mais rien de l’ascèse ni de l’extase. La pureté était sans apprêt, familière même, presque terre à terre. En toute simplicité, René Guenon était diaphane. Sa conversation était souvent banale, sans effets de style. Dire ce qui est. Les seuls ornements étaient les citations, à la manière orientale, de proverbes édifiants ou de versets pieux : « Tout passe, sauf le Visage de Dieu. » Pour René Guénon, ce qui est, c’est le Visage de Dieu. Dire ce qui est, c’est décrire les reflets de ce Visage dans les Védas ou le Tao Te King, la Kabbale ou l’ésotérisme musulman, les mythologies ou bien les symboles de l’art chrétien médiéval. L’homme disparaissait derrière la doctrine traditionnelle. » – Najm-oud-Dine Bammate – Visites à René Guénon. (Nouvelle revue française, juin 1955, p.1124-1127) – http://alsimsimah.blogspot.com/2017/03/najm-oud-dine-bammate-visites-rene.html