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Réalisme

« Don Quichotte commence comme une bouffonnade, une sorte de plaisanterie amère qui n’est pas du simple ressort de la fantaisie ou de la littérature. L’auto-da-fé que commettent le curé et le barbier, au chapitre VI, avec les livres du pauvre hidalgo ont un air de réalisme absolu : ainsi est liquidé le monde médiéval et la porte se referme irrémédiablement sur le passé. Par la figure de Don Quichotte, une ère nouvelle émerge… Le chevalier est devenu fou. Se réveillant des rêves d’antan, une nouvelle génération rencontre la vérité, nue, sans affectation. L’allègre espièglerie des premiers chapitres aboutit à une éclosion… Quelle noble folie dans celle de Don Quichotte qui élit une profession la noblesse de la pensée, l’honnêteté de la parole, la libéralité des actes, la vaillance dans les réalisations, la patience dans le travail, la générosité avec les opprimés, et finalement le maintien de la vérité, bien qu’il lui en coûte la vie de la défendre ! La Folie insensée se convertit en l’expression d’un cœur pur… Brûler le passé, voici l’heure de la synthèse. Aujourd’hui, le noyau de la Folie touche le niveau de la conscience, cela coïncide avec l’extraction de la bonté d’un monde dont le réalisme se trompe… Il ne s’agit pas d’un retour au monde du temps de la Chevalerie, mais de rester éveillés afin de ne jamais perdre de vue les dangers qui menacent les hommes quand, brûlant leur passé, ils perdent une part d’eux-mêmesDon Quichotte est présenté comme un personnage «qui s’acharnait à combattre de front les influences « A » sous toutes leurs formes, et particulièrement celle de moulins à ventCe combat étant considéré comme vain et promis à l’échec ainsi qu’à l’épuisement des forces. (Les influences « A » sont les influences créées par la vie elle-même, qui forment la Loi du Hasard ou Loi de l’Accident, sous l’empire de laquelle est placé le sort humain.) » – Boris MOURAVIEFF – Gnôsis t.1, Étude et commentaires sur la tradition ésotérique de l’orthodoxie orientale, p. 134 – http://fr.wikipedia.org/wiki/Don_Quichotte

« L’Intelligence est donc la perception d’une Réalité et la possibilité de la lire le plus justement Possible. Elle est donc obligatoirement discernement entre le Réel et l’irréel, ou plutôt le moins Réel. Mais ce discernement est vrai, aussi bien au sens Absolu Vertical qu’au sens relatif existentiel Horizontal, ceci nous permet tout de suite quelques Réflexions sur le Symbolisme de la Croix. Apparaissent donc deux sortes d’Intelligences. En effet si l’on considère que la dimension Horizontale est liée au Monde de la Manifestation donc de l’Indéfini, alors cette dimension est le domaine de la Raison et aussi de la tentation rationaliste, alors que la dimension Verticale liée à l’Absolu, au Monde Métaphysique (si l’on peut dire) donc à l’Infini, cette dimension est celle de l’Intellect pur (au sens de la Budhi) de l’Intuition Intellectuelle et de la Contemplation Unitive c’est à dire qui unit ce qui est épars dans le Monde Horizontal…. Il y a un fait paradoxal, c’est que l’Intelligence de la Verticalité n’est pas obligatoirement accompagnée de l’Intelligence Horizontale. Chateaubriand ne disait-il pas que « La Mémoire est l’Intelligence des médiocres…. Enfin pour revenir à l’Intelligence en général, il ne faut pas confondre l’abus de l’Intelligence et l’Intelligence elle-même, comme l’ont fait : la Grèce Classique, la Renaissance, le Siècle des Lumières, les 19 et 20° siècles. Le 19° siècle progressiste à la fois très Intelligent et suprêmement bête (car Humaniste) avait cru réduire le problème de l’Esprit Humain en pratiquant la distinction « Civilisés » et « Barbares ». Or si être Intelligent c’est être réaliste, les Peaux Rouges avec leur réalisme écologique étaient autrement plus Intelligents que les blancs chimériquement industrialisés. Qui a t’il de plus beau que : « La prière du chasseur qui Remercie l’Entité Bison d’avoir bien voulu se séparer d’un de ses éléments, pour que l’Entité Homme vive ? » Cela montre que le naturisme de certaines peuplades est un choix délibéré. Se méfiant de l’Intelligence de l’Apprenti Sorcier, ils ont préféré s’abstenir. Les hommes d’aujourd’hui sont-ils Intelligents ? Ont peut sans erreur répondre NON ! D’autant que sommes toute ne sont l’Intelligents que les Sages et les Saints, qui sont non pas des Surhommes mais des Hommes normaux (ou primordiaux). En résumé et en conclusion d’une façon lapidaire on peut dire :

« Je pense qu’on identifie trop rapidement une réalité au Réel ; cela a donné naissance à beaucoup d’écoles de philosophies, par exemple, pour Platon, le «Réalisme» c’est affirmer la réalité des idées, «plus réelles» que les êtres individuels qui n’en sont que le reflet – pour les Matérialistes, le «Réalisme», c’est au contraire l’affirmation que seule la matière existe, les idées n’en sont que des épiphénomènes ou des explications illusoires. La réalité de la Matière, comme la réalité de l’Esprit sont identifiées au Réel, alors que matière ou esprit ne sont que deux nivaux parmi d’autres du Réel, deux manifestations relatives du RéelPlus je cherche à le saisir, plus il m’échappe… Que je cherche à le saisir «corporellement» à travers mes sens (sensations, perceptions)que je cherche à le saisir «affectivement» ou «psychologiquement» à travers mes émotions, mes désirs, mes sentiments… que je cherche à le saisir intellectuellement ou «scientifiquement» à travers mes analyses, raisonnements ou synthèses… que je cherche à le saisir intuitivement ou spirituellement à travers prières, méditations ou contemplations… – Jean-Yves LELOUP – « Lettre aux Thérapeutes » – 1- http://www.jeanyvesleloup.com/fr/texte.php?type_txt=1&ref_txt=38